Alors, c'est ça le nouveau QG de Mystère? [Alice Smith]

Le flou total... Les reflets bleus...Des voix...
Je me réveille en sursaut. Je suis couché sur un lit. Je ne suis jamais venu ici. Où suis-je? Une chambre visiblement. J'ai la tête qui tourne et une méchante nausée. Tout est flou autour de moi. Comment je suis arrivé ici ? La chambre est propre, impeccable. En face de moi, il y a un lit, semblable à celui sur lequel je suis assis. Derrière ce lit une porte, fermée et derrière moi une fenêtre. Le soleil se couche lentement, teintant le ciel de superbes couleurs allants du orange au violet. Je me lève lentement, mes gestes sont rendus lents et peu précis par l'étourdissement qui emplit mon corps. Il me faut quelques minutes pour me ressaisir et me calmer. Dans un coin de la pièce, plusieurs valises sont entassés. Deux grandes, une sorte de grand étui et une petite mallette. Intrigué, je fouille un peu pour découvrir leur contenu. Les valises sont remplis de vêtements en tout genre: chemises, pantalons, chaussures. L'étui lui, cache un objet peu commun: un véritable katana. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu. Pressé par l'affolement que provoque en moi le fait de me retrouver seul dans un endroit inconnu, je pose l'étui à terre avec ce qu'il contenait et je me penche sur la mallette. Verrouillée. Il faut en connaitre le code pour l'ouvrir. Sans m'en rendre compte, sans même que je ne maitrise mes gestes, je tourne la molette du verrou et compose un code au hasard. Du moins je le pense. A ma grande surprise, la mallette s'ouvre, dévoilant une arme de poing démontée. Je me saisis des pièces et les observe avec intérêt. Je sais comment la monter. Je ne sais pas pourquoi ni comment mais je sais le faire. Lentement, l'arme prend forme entre mes mains. Une fois qu'elle est reconstruite, je la charge et retire la sécurité. Il est temps de découvrir où je me trouve. J'ouvre doucement la porte, provoquant un léger grincement qui résonne dans le silence ambiant. De longs couloirs, impeccables eux aussi. Mais toujours pas de présence de vie humaine. A moins que... J'entends des pas qui se dirigent dans ma direction. Je me mets en joue, les mains tremblantes à cause du stress.

Qui êtes vous? Levez les mains et avancez lentement vers moi.

Admin Messages : 61 Date d'inscription : 20/08/2009

"Gardez le. Il vous sera très utile... Mademoiselle Smith."

Alice fronça les sourcils.

"Très utile... Il a été créé pour ça, après tout."

Emportée par une rage au souvenir du sourire de l'homme en blouse blanche, elle donna un coup de pied dans un mur. Que Mystère fasse des expériences ne la gênait mais... l'homme qui avait déposé le garçon d'un an son cadet, l'énervait plus que tout. Elle l'aurait déjà tué si elle en avait eu l'autorisation et que cela ne risquait pas de perturber les affaires de Mystère.

Elle se remit en marche. Et on ne l'avait pas prévu de ça. Le chef faisait encore des siennes à tout lui cacher et à tout lui dire au dernier moment.
Elle tourna à gauche, vers les dortoirs. Il l'avait déposé dans là si elle se souvenait bien.
Elle avançait d'un pas rapide, contrariée par la tournure des évènements, quand une voix la stoppa.

Qui êtes vous? Levez les mains et avancez lentement vers moi.

Il s'était réveillé. Et apparemment, il ne se souvenait de rien. Comme prévu.
Alice canalisa sa haine et s'inclina légèrement, tout en prononçant ses mots :

"Je m'appelle Alice Smith et je suis la directrice de cet établissement, qui est maintenant votre maison. Vous allez étudiez ici à partir d'aujourd'hui."

Elle remarqua les mains tremblantes du jeune homme et s'avança d'un pas, puis de deux et ainsi de suite jusqu'à être tout près de lui. Elle le regarda dans les yeux et dit en écartant l'arme de sa direction.

"Baissez cette arme ou je vais devoir vous arrêter à ma façon."

Puis elle se tut, attendant la réaction du jeune homme qu'on lui avait livré.

Une femme? Oui, c'en était une. Son visage était contrit par un sentiment de rage qu'elle essayait probablement de faire disparaitre en se calmant. Elle ne semble pas du tout intimidé par mon arme.

"Je m'appelle Alice Smith et je suis la directrice de cet établissement, qui est maintenant votre maison. Vous allez étudiez ici à partir d'aujourd'hui."

Mais qu'est-ce qu'elle me raconte. Un établissement? étudier? Je serais dans un genre d'école ou un truc de ce style? Plutôt sinistre comme école alors. Pas un bruit, pas un papier qui traine. Rien. Pas un seul indice qui pourrait trahir la présence d'élèves. Pour le moment, je n'ai aucune envie de rester ici, bien au contraire. Et elle voudrait que j'étudie ici? Je ne me rappelle pas avoir fait de démarches pour intégrer un lycée. En fait, cela ne veut rien dire car je ne me rappelle de rien. Qu'est-ce qui a bien pu m'arriver? La jeune femme en face de moi avance à petits pas dans ma direction, comme je l'ai demandé mais sans lever ses mains. Elle n'est plus qu'à quelques centimètres de moi, pas effrayée du tout. Elle repousse le canon de mon arme, ses yeux plongés dans les miens. Je me calme peu à peu, aspiré par ses yeux... Ses yeux étrangement calme. Ses yeux or, des yeux comme je n'en ai jamais vu. Mes mains s'arrêtent de trembler et je baisse mon arme.

"Baissez cette arme ou je vais devoir vous arrêter à ma façon."

Elle est sérieuse, quand elle me dit ça. J'obéirais à une femme désarmée alors que je pourrais la tuer si je le voulais? Cette idée ne fait que traverser mon esprit car bizarrement, je ne me sens pas de taille à lui faire quoi que ce soit. Comme si je savais d'avance qu'elle était plus forte.

Je...je... Qu'est-ce que je fais ici? Je ne sais plus où j'en suis. Je vous en supplie, dites moi qui je suis!

Cette question, elle me trottait dans le crâne mais puisque j'étais pressé, je l'avais écarté de mes problèmes mais c'était la plus importante. Ne pas connaitre son propre nom, c'est juste déroutant. Je laisse tomber le revolver à terre et je tombe à genoux.

Admin Messages : 61 Date d'inscription : 20/08/2009

Il sembla étonné que ce fut une école. Alice le marqua dans un coin de sa tête. La bâtisse était sûrement trop effrayante et peu accueillante. Même la propreté des couloirs fait peur. Comme si le bâtiment était abandonné, qu'il plongeait lentement dans l'oubli. Alice pense que de nouveaux élèves effaceraient cet aspect sombre qui hantait le lieu. Elle avait sûrement raison.

Les mains du jeune homme s'arrêtent de trembler. Il est aspiré par le regard si envoûtant de la jeune directrice. Il ne bronche pas quand elle repousse son arme. Pourtant, tout le monde dirait qu'il à l'avantage. Ce qui est affreusement faux. Alice ne tue pas, amis organise les crimes, amis ce n'est pas pour autant qu'elle ne sait pas se défendre. Au contraire, si elle voulait elle pourrait devenir un assassin hors pair.

La bouche du jeune homme s'ouvre tandis qu'il tombe à genoux.

Je...je... Qu'est-ce que je fais ici? Je ne sais plus où j'en suis. Je vous en supplie, dites moi qui je suis!

Les yeux d'Alice s'assombrissent. Il n'existe pas dans la société. Il n'a pas d'identité. Il n'y a pas de réponse à sa question.
Elle s'accroupit devant lui, soulève son menton avec son index et répond à sa première question.

"Tu es ici pour apprendre. Apprendre à tuer."

Elle marque une pose avant de répondre à la deuxième question, dont la réponse est plus difficile à dire.

"Tu n'as pas d'identité, pas de nom. Tu n'existe pas sur ce monde. Tu es là, mais la société t'ignore."

Ses mots sont tranchants et horriblement vrais. Elle dit ça avec un calme olympien alors qu'à l'intérieur voir le désespoir du jeune homme la met dans une rage hors norme envers les scientifiques. Mais elle ne montre jamais ses sentiments car cela la gênerait dans son travail, qui est primordial sur tout selon elle.
Elle rajoute, comme pour lui redonner une pointe d'espoir :

"Ton nom... C'est à toi de le choisir."

Je suis là, misérable larve à genoux devant cette femme qui sait tout de moi et dont je ne sais rien. Elle s'accroupit en face de moi et passe son index sous mon menton pour m'obliger à relever mon visage vers elle. Ses yeux sont plus sombres qu'avant mais toujours aussi sublime. La fureur et le désarroi qui m'emplissent me semble bien dérisoires devant le calme de son regard. Belle mais si froide. Elle est irréelle, comme une superbe statue de marbre, figé pour l'éternité, sans aucun sentiment. Ses paroles sont prononcées sans aucune émotion.

"Tu es ici pour apprendre. Apprendre à tuer."

Pourquoi, pourquoi moi?

Ses paroles semblent si insensées. Comment pourrait-on apprendre à tuer? Je serais alors dans une académie d'assassins? Tout ceci semble totalement irréel. Ce n'est qu'un rêve et je vais bientôt me réveiller, c'est la seule explication rationnelle. La jeune femme marqua une pause avant de reprendre la parole.

"Tu n'as pas d'identité, pas de nom. Tu n'existe pas sur ce monde. Tu es là, mais la société t'ignore."

Tout cela tourne au délire pur et simple. C'est impossible. Il y forcément quelque chose qui prouve que j'existe, comment cette femme peut-elle affirmer que je n'ai pas d'identité? Il y a forcément une marque, un fichier, un dossier. Un parent qui m'attend quelque part. Et elle m'annonce ceci d'une manière si froide. Pas le moindre soupçon de compassion, comme si elle venait de me dire le temps qu'il ferait demain. Personne ne peut être aussi distant, personne. Elle a la beauté d'un ange mais son comportement n'y correspond pas.

"Ton nom... C'est à toi de le choisir."

Cela ne m'intéresse pas, je ne veux pas choisir mon nom ou d'autre sottises celle là. Je veux savoir d'où je viens, quel âge j'ai, où sont mes parents, ma famille. C'est ça que je veux savoir. Tant de choses à la fois. Chose normale puisque je ne sais plus rien de moi. Retour à la case départ, comme si je venais de naitre.

Mais je suis déjà grand, j'ai forcément eu une vie avant ce soir! Il ne peut pas y avoir aucune trace. Vous le savez vous? Dites moi, quel âge j'ai? D'où je viens? Est-ce que mes parents sont en vie? J'ai une famille au moins, c'est obligatoire. Un oncle, une tante quelqu'un!

Alors que je prononce ces mots, l'émotion monte en moi par grandes vagues. Des larmes coulent doucement de mes yeux et je baisse les yeux à terre, abattu par tant de mauvaises nouvelles d'un coup.

Admin Messages : 61 Date d'inscription : 20/08/2009

Pourquoi, pourquoi moi?

Alice ne peut supporter de le voir plus longtemps ainsi, complètement perdu. Elle se lève et regarde sur le côté, fuyant son regard. Pourtant pas l'ombre d'un sentiments ne traverse ses yeux dorés. Alors qu'à l'intérieur ça bouillonne...
Elle n'arriva à rien. Il croit qu'il a un passé comme tout le monde. Il croit sûrement qu'on l'a enlevé à sa famille. Et celle qui doit lui dire la vérité, c'est elle. Ils ne se sont pas foulés pour lui mettre les choses les plus pénibles sur le dos.
Finalement elle répond d'une voix toujours aussi neutre :

"Car tu es née pour ça."

Malgré se neutralité totale, les paroles sont violentes, tranchantes comme un rasoir. Peut être même que c'est son apparence de désintérêt total qui les rend si brutales.
Il ne croit pas ses paroles... enfin il veut faire semblant de ne pas y croire. Car son cœur, lui sait parfaitement la vérité. On le lui a encré depuis qu'il est bébé.

Mais je suis déjà grand, j'ai forcément eu une vie avant ce soir! Il ne peut pas y avoir aucune trace. Vous le savez vous? Dites moi, quel âge j'ai? D'où je viens? Est-ce que mes parents sont en vie? J'ai une famille au moins, c'est obligatoire. Un oncle, une tante quelqu'un!

Elle baissa le regard sur le jeune homme.

"Veux tu vraiment savoir ? Veux tu vraiment savoir ton passé"

Ses paroles étaient devenues graves. Tout dans le ton de sa voix montrait qu'il ferait mieux de s'arrêter là. Oui, sa voix était menaçante, effrayante. Comme si elle allait raconter le pire secrets de ce bas monde...
Elle le fixa de ses yeux dorés. Son regard était pareil que sa voix. Impénétrable, froid, menaçant... Il était devenu intense... Si intense qu'on avait l'impression qu'il allait engloutir le monde.
Alors ? Voulait il vraiment savoir la vérité ? Même si le regard quand lui lançait signifiait que ce n'était pas la vérité qu'il espérait ?

"Car tu es né pour ça."

Imp...Impossible. Comment peut-on naitre pour tuer? Ce genre de choses est totalement irréel. Vous devez vous tromper, faire erreur sur la personne.

Non. Personne au monde ne nait pour tuer. Ce genre de choses arrive plus tard, pendant l'évolution et la croissance. On décide de tuer, on n'y est pas obligé. Je suis perdu, dans un lieu inconnu et surtout dans mes pensées. Je réfléchit à toute allure, cherchant une issue à ce problème ou au moins une explication. Et une fois de plus, une seule solution s'offre à moi. Il faut qu'elle m'explique tout. Qu'elle me dise ce qu'elle sait. Ainsi, je comprendrais ce qu'elle voulait dire. Je ne peux pas prendre ses paroles au premier degré, c'est beaucoup trop insensé. Et si tout cela est véridique, cette femme est vraiment totalement insensible. Malgré mon désespoir et l'état d'affolement dans lequel je me trouve, elle reste indifférente et s'adresse à moi d'une voix glaciale et parfaitement neutre. Une fois de plus, le regard qu'elle pose sur moi est d'un calme imperturbable, un calme qui semble emplir son corps tout entier.

"Veux tu vraiment savoir ? Veux tu vraiment savoir ton passé"

Sa voix est devenue grave, exprimant enfin une sensation, mais quelle sensation? Son ton semblait quasiment exprimé l'imminence de l'Apocalypse. Ses quelques explications auraient-elles autant d'importance? Si je fais confiance à cette jeune femme, je ne saurais pas ce qui a bien pu m'arriver. Et si je décide de faire le contraire de ce qu'elle me conseille, je ne sais absolument pas ce que je risque mais sa voix ne présageait rien de bon. Je n'ai plus aucune volonté, vidé de toute émotion. Que faire?

Je...je ne sais pas, je ne sais plus. Je préfères...ne pas savoir. Enfin, je le pense. Vous ne pourriez pas juste...Non, ce n'est pas grave. Je n'ai aucune idée de ce que je dois faire. Au point où j'en suis, il ne me reste qu'une solution:je m'en remets à vous, corps et âme.

Je ne sais même pas ce qui m'a poussé à dire une chose pareille mais c'est comme si je ne le disais pour la première fois. Ces quelques mots me sont apparus comme la seule chose à dire dans pareille situation. Comme un automatisme.

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